Méthode générale de résolution des équations diophantiennes à trois inconnues

Dans cette note, nous présentons une méthode générale de résolution des équations diophantiennes à trois inconnues. Cette méthode s’inspire de la démarche notoire applicable aux équations diophantiennes à deux inconnues.

Tout d’abord, nous rappelons qu’étant donné des entiers non nuls a et b, ainsi qu’un entier quelconque r, l’équation ax+by=r admet une solution dans \mathbb{Z}^{2} si et seulement si m, le plus grand commun diviseur a et b, est un diviseur de r. Le cas échéant, L’ensemble des solutions dans \mathbb{Z}^{2} de l’équation en question est

\displaystyle \left\{\left(x_{0}+\frac{b}{m}k,y_{0}-\frac{a}{m}k\right)\ :\ k\in\mathbb{Z}\right\},

(x_{0},y_{0}) est une solution particulière. L’existence d’une telle solution est garantie par l’identité de Bézout. Elle s’obtient au moyen de l’algorithme d’Euclide.

Maintenant, nous considérons des entiers relatifs non nuls a, b et c, ainsi qu’un entier quelconque d. De plus, soit m=\mathrm{pgcd}(a,b) et n=\mathrm{pgcd}(a,b,c)=\mathrm{pgcd}(m,c). Alors, ax+by est un multiple de m. Il en résulte qu’un triplet (x,y,z)\in\mathbb{Z}^{3} est une solution de l’équation

\displaystyle ax+by+cz=d \qquad\qquad (\mathbf{E})

si et seulement s’il existe un nombre w tel que

\displaystyle ax+by=mw \qquad\text{ et }\qquad mw+cz=d.

Par conséquent, l’équation (\mathbf{E}) admet une solution dans \mathbb{Z}^{3} si et seulement si n=\mathrm{pgcd}(m,c) est un diviseur de d. Le cas échéant, l’algorithme d’Euclide permet de déterminer un couple (w_{0},z_{0})\in\mathbb{Z}^{2} satisfaisant mw_{0}+cz_{0}=d, ainsi qu’un couple (x_{0},y_{0})\in\mathbb{Z}^{2} vérifiant ax_{0}+by_{0}=m.

L’existence de ces couples est assurée par l’identité de Bézout. D’où

\displaystyle a(x_{0}w_{0})+b(y_{0}w_{0})=mw_{0} \qquad\text{ et }\qquad a(x_{0}w_{0})+b(y_{0}w_{0})+cz_{0}=mw_{0}+cz_{0}=d.

Le triplet (x_{0}w_{0},y_{0}w_{0},z_{0}) est donc une solution particulière de l’équation (\mathbf{E}).

À présent, soit (x,y,z)\in\mathbb{Z}^{3} une  solution quelconque de (\mathbf{E}). Alors, il existe un nombre w\in\mathbb{Z} tel que

\displaystyle ax+by=mw \qquad\text{ et }\qquad mw+cz=d.

Ceci équivaut à l’existence d’entiers k et \ell tels que

\displaystyle (x,y)=\left(x_{0}w+\frac{b}{m}k,y_{0}w-\frac{a}{m}b\right) \qquad\text{ et }\qquad (w,z)=\left(w_{0}+\frac{c}{n}\ell,z_{0}-\frac{m}{n}\ell\right).

D’où

\displaystyle x=x_{0}w_{0}+\frac{cx_{0}}{n}\ell+\frac{b}{m}k \qquad\text{ et }\qquad y=y_{0}w_{0}+\frac{cy_{0}}{n}\ell-\frac{a}{m}k,

puis

\displaystyle z=z_{0}-\frac{m}{n}\ell.

Au demeurant, des calculs simples montrent que chaque triplet (x,y,z) de cette forme vérifie

\displaystyle ax+by+cz=d.

Tout compte fait, l’équation (\mathbf{E}) admet une solution si et seulement si n=\mathrm{pgcd}(a,b,c)=\mathrm{pgcd}(m,c), avec m=\mathrm{pgcd}(a,b), divise d. Le cas échéant, l’ensemble des solutions dans \mathbb{Z}^{3} de (\mathbf{E}) est

\displaystyle \left\{\left(x_{0}w_{0}+\frac{cx_{0}}{n}\ell+\frac{b}{m}k, y_{0}w_{0}+\frac{cy_{0}}{n}\ell-\frac{a}{m}k, z_{0}-\frac{m}{n}\right)\ :\ (k,\ell)\in\mathbb{Z}^{2}\right\},

les couples (x_{0},y_{0}) et (w_{0},z_{0}) sont des solutions particulières respectives des équations diophantiennes à deux inconnues ax+by=m et mw+cz=d.

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